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Lectures de Jacques Paradoms
13 août 2021

Belgravia

Julian Fellowes

Quelques jours avant la bataille de Waterloo, James Trenchard, responsable de l’intendance du duc de Wellington, se trouve à Bruxelles avec sa femme Anne et sa fille Sophie.  Trenchard est un commerçant en pleine ascension sociale et quelque peu vaniteux, ou, du moins, il a l’ambition d’entrer dans la haute société.  (Ce sera son principal souci tout au long du roman.) 

La nuit du 15 au 16 juin 1815, le duc et la duchesse Caroline de Richemont organisent un bal resté célèbre auquel participent, entre autres, le duc de Wellington et le prince d’Orange mais aussi Edmund Bellasis, fils unique du comte et de la comtesse de Brockenhurst, qui est amoureux de Sophia Trenchard.  Grâce à lui, Trenchard réussit à se faire inviter. 

Anne met en garde sa fille contre ses ambitions amoureuses, mais l’amour semble réciproque.

Un peu avant minuit le bal est interrompu car Napoléon est aux portes de Bruxelles.  À la sortie, Anne entend Sophia pousser un cri étouffé.  « Sa fille observait le groupe de soldats, mais elle-même n’en reconnut aucun.  À la question de sa mère, trop bouleversée, elle ne put que secouer la tête. » (p.19) Le lendemain, elle ne quitta pas sa chambre.  Deux jours plus tard, on apprend qu’Edmund est mort au combat.  « Tous ses beaux rêves étaient réduits à néant. Sophia avait-elle eu raison, et Bellasis avait-il eu des intentions honorables à son égard ?  Ou, comme la soutenait Anne, Sophia n’avait-elle été pour lui qu’une jolie poupée avec laquelle s’amuser alors qu’il était en garnison à Bruxelles ?    Ils ne le sauraient jamais. » (p. 22)

1841.  On apprend que Sophie avait cru qu’Edmund avait organisé une cérémonie de mariage avec Sophia.  Mais, à la sortie du bal, elle avait reconnu, parmi les soldats, celui qui avait joué le rôle de pasteur et conclu que son mariage n’était qu’un simulacre.  Enceinte, elle mourut en couche après avoir donné naissance à un garçon, Charles, qui fut confié à la Famille Pope.

Grâce au sens des affaires de James, les Trenchard, qui se sont élevés sur l’échelles sociale, se sont installées dans le nouveau quartier de Belgravia, où ils sont les voisins des Brochenhurst qui ignorent tout de leur petit-fils.

Anne Trenchard confie l’existence d'un petit-fils, Charles Pope, à Lady Brockenhurst, qui refuse de croire que son fils ait pu manigancer une telle supercherie. Lady Brockenhurst, dont le mari déplore l’absence d’héritier, organise une soirée à laquelle elle invite Charles Pope, qui n'a aucune idée de ses parents biologiques. Les Trenchard, dont leur fils Oliver et sa femme Susan, sont également invités. Les autres invités sont le neveu de Lady Brockenhurst, John Bellasis, l'héritier présomptif, et Lady Maria Grey, sa fiancée. Lorsque Charles Pope arrive, Lady Brockenhurst le présente et découvre que James Trenchard a investi dans l'entreprise de Pope en tant que négociant en coton, au grand étonnement de sa femme Anne. Le volage John Bellasis a des visées sur Susan, tandis que Pope est séduit par Lady Maria Grey, fille de la comtesse douairière de Templemore.

L’intérêt que porte Lady Brockenhurst à Charles Pope suscite des interrogations – et des jalousies – parmi les membres des deux familles : Stephen Bellasis, frère du comte, criblé de dettes que son frère refuse de payer et son fils John ; Oliver Trenchard qui se sent rejeter par son père au profit de cet inconnu.  De son côté, Lady Maria déclare renoncer à épouser John Bellasis pour convoler avec Charles Pope ; elle devra combattre le refus de sa mère qui ne veut pas la voir épouser un bâtard, même s’il réussit dans la vie.

Belgravia est un roman agréable à lire où l’on retrouve l’atmosphère de Downton Abbey avec les mesquineries, le mépris pour ceux d’une autre classe, l’opposition entre les serviteurs et les maîtres – deux sociétés qui se côtoient mais restent bien séparées – un roman qui m’a parfois rappelé Pot-Bouille de Zola.

 

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